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La Nomophobie : quand le smartphone devient notre ombre


Ah, le smartphone ! Ce petit objet à portée de main qui a révolutionné nos vies. On y trouve nos photos, nos amis, notre musique, nos emails, nos jeux… Bref, toute notre vie. Mais à quel prix ? Aujourd’hui, on parle de plus en plus de “nomophobie”, ce mot étrange qui vient de l’anglais “no mobile phobia”, la peur d’être sans téléphone portable. Et si on se demandait vraiment ce que ça signifie ?


 

La nomophobie n’est pas qu’un simple caprice d’adolescents accros aux réseaux sociaux. En 2019, une étude menée par Deloitte révélait que 81 % des Français consultaient leur téléphone dans l’heure qui suit leur réveil. On est très, très loin d’un simple geste de vérification de l’heure. D’après le Psychology Today, la nomophobie peut causer “des symptômes d’anxiété similaires à ceux ressentis dans des situations de panique.” Une vraie dépendance, en somme.


D’où vient cette peur de la déconnexion ?


Pour comprendre cette addiction moderne, parlons neurosciences. Jean-Michel Benattar, neuropsychologue et expert en addiction comportementale, explique que

“chaque notification ou interaction sur notre téléphone libère de la dopamine dans notre cerveau.”

C’est cette fameuse molécule qui nous procure une sensation de plaisir. Et donc, plus on utilise notre téléphone, plus on veut revivre ce plaisir instantané. Un cercle vicieux, renforcé par des applis conçues pour capter notre attention le plus longtemps possible.


Au fil de mes consultations, j’ai vu des adolescents m’avouer passer 10 heures, voire plus, par jour sur leur téléphone ! Un chiffre alarmant, qui révèle une peur bien ancrée de la déconnexion. Pour eux, la nomophobie représente aussi

“la peur de louper une information importante, de ne plus être dans le coup, de perdre ce lien qui les connecte en permanence aux autres et au monde.”

Certains jeunes admettent même dormir avec leur téléphone sous l’oreiller, le volume au maximum, de peur de manquer une notification pendant la nuit. “Et si je rate une invitation de dernière minute ? Et si mes amis pensent que je les ignore ?” Pour eux, ne pas répondre immédiatement équivaut à s’exclure, même temporairement, d’un groupe.


Mais les adultes ne sont pas en reste. Beaucoup d’entre eux, surtout dans un contexte professionnel, vivent avec la peur constante de manquer un email important ou une demande urgente de leur employeur. Cette anxiété de la “réactivité” peut les pousser à consulter frénétiquement leur téléphone, même lors des repas en famille ou pendant leurs loisirs. Une étude menée par l’Université de Nottingham a d’ailleurs montré que les adultes, plus que les jeunes, ressentent une pression à être constamment joignables, ce qui nuit directement à leur santé mentale et à leur équilibre de vie.


Symptômes et conséquences : quand la nomophobie devient inquiétante


Alors, comment savoir si on est atteint de nomophobie ? Quelques signes ne trompent pas :


Anxiété intense si le téléphone est oublié à la maison,

Consultations compulsives (on le vérifie toutes les cinq minutes sans raison apparente),

Procrastination due au scrolling infini sur les réseaux sociaux,

Sentiment de solitude lorsqu’on n’a pas de réseau ou de batterie.


Mais cette dépendance n’est pas sans conséquence. Les chercheurs de l’Université de Hong Kong ont découvert, en 2017, que les personnes souffrant de nomophobie présentaient souvent des niveaux élevés de stress et de fatigue mentale. Sans oublier que l’obsession pour le smartphone affecte les relations personnelles. “Il est devenu courant de voir des couples qui ne se parlent pas au restaurant, chacun plongé dans son propre écran”, note le psychiatre Serge Tisseron.


 

Quelques astuces pour surmonter la nomophobie


Tout n’est pas perdu ! Il est possible de reprendre le contrôle. Voici quelques astuces pour réduire sa dépendance :


1. Activer le mode avion : Une astuce simple mais efficace, notamment pour se concentrer ou passer du temps de qualité avec ses proches.

2. Limiter les notifications : En coupant les notifications inutiles, on réduit les interruptions constantes et le besoin de consulter son téléphone.

3. S’imposer des moments sans téléphone : Par exemple, ne pas l’amener à table ou le laisser dans une autre pièce la nuit.

4. Utiliser des applis de déconnexion : Paradoxe amusant, il existe des applications comme Moment ou Forest qui nous aident à décrocher du… smartphone ! Ces outils permettent de mesurer le temps passé sur le téléphone et de fixer des objectifs de déconnexion.


Sources :

1. Les Français et leurs usages mobiles - L’ADN

2. Nomophobie : Définition, causes, symptômes et traitement - Psychologues en Ligne

3. Nomophobie - Encyclopédie Pi|Psy

4. Nomophobie : comment détecter la dépendance au portable - MEDADOM

5. Nomophobie : Définition, symptômes, diagnostic et traitements - Santé sur le Net

6. Nomophobia, the irrational fear of being without a mobile phone - Muy Salud

7. Nomophobia: symptoms, causes, and consequences of the fear of being without a phone - Olliewood

8. La nomophobie, la peur d’être séparé de son mobile - Psychologue.net

9. When your smartphone becomes your drug: the invisible addiction - INTS

10. University of Nottingham study on adult nomophobia - The Conversation

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