Amitiés et vulnérabilités sociales : repérer, c’est déjà se protéger
- Adèle Wistrand
- 4 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 oct.
Dans mon métier de psychopédagogue, je rencontre souvent des enfants et adolescents, surtout des filles TSA et/ou TDAH, pour qui l’amitié est une quête intense. Elles espèrent trouver “la bonne amie”, celle qui comprendra, qui restera, qui ne décevra pas.
Certains me répondent parfois : « Oui, mais c’est pareil pour tous les enfants… »
Non. Justement, pas tout à fait.

Chez beaucoup d’enfants neurotypiques, les amitiés se forment, se transforment et se défont plus naturellement. Les conflits ou déceptions sont douloureux, mais intégrés comme faisant partie du développement social.
Chez les jeunes avec TSA ou TDAH, l’attachement amical est souvent plus intense, plus absolu, parfois fusionnel. Leur besoin de lien est profond, mais leurs outils pour comprendre les codes sociaux sont souvent plus fragiles. Elles investissent énormément dans une seule relation, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux blessures, aux malentendus ou aux manipulations.
Et parfois, il suffit qu’une personne ait été gentille une seule fois pour que l’espoir d’un retour à cette bienveillance fasse tout oublier : les écarts de langage, le ton blessant, les moqueries, la condescendance, les mises à l’écart. Cette espérance relationnelle est fréquente chez les jeunes neuroatypiques… et c’est aussi ce qui les rend plus vulnérables au harcèlement ou aux relations déséquilibrées.
Harcèlement : un risque bien réel
Les chiffres sont clairs :
47 % des adolescents autistes ont déjà été victimes d’intimidation.
46,9 % des adolescents avec TDAH ont également été confrontés au harcèlement.
Chez les adolescents TSA, la prévalence du harcèlement est estimée à près d’un sur deux.
Ces données montrent à quel point ces jeunes sont exposés aux violences relationnelles, souvent sans s’en rendre compte immédiatement, car leurs repères sociaux sont brouillés ou trop empreints d’espoir.
Et cela ne concerne pas que les ados : ces fragilités peuvent apparaître dès l’école élémentaire, se renforcer au collège et parfois se rejouer à l’âge adulte dans les relations professionnelles
Le radar de l’amitié
C’est pour répondre à cette réalité que j’ai conçu un radar de l’amitié : un outil simple et accessible, pensé au départ pour les jeunes filles TSA ou TDAH… mais utile à toute personne qui cherche à mieux comprendre les relations qu’elle vit.
Son but n’est pas de juger mais d’apprendre à s’écouter, à repérer les signaux d’alerte et, si nécessaire, à se protéger de liens déséquilibrés ou toxiques.
En consultation, cet outil fait partie intégrante de l’accompagnement que je propose.
Et pour les personnes qui souhaitent l’utiliser en autonomie, je le rends disponible en téléchargement via ma boutique en ligne.
Parce qu’avant d’apprendre à “avoir des amis”, il est essentiel d’apprendre à reconnaître ce qu’est une relation qui fait du bien :)


